Projets

TransApparence 2 / Je me mets à rêver

Montage de textes

Spectacle drôle, punk, interactif avec Guy Debord, les Blacks Blocs, Pasolini, Chatelet, la Voisine, D’ et les Bisounours

CONTACTS PRODUCTION

Julien Barbazin 06 21 52 38 95

Cielesecorches@gmail

DISTRIBUTION

 

Un spectacle de Julien Barbazin

musique    Antoine Lenoble

Vidéo Jean Marie Carrel

Avec

Céline Morvan, Delphine Horviller, benjamin Mba, Jamel Blissat, Julien Jobert, Jean Marie Carrel, Antoine Lenoble, Julien Barbazin.

Textes de

Jean Claude Guillebaud, communiqué de press « Black Block » Fevrier 2013, Céline Morvan, Chatelet, Mohamed Rouabhi, D’, Pasolini, Guy Debord et Jean Luc Godard

Durée envisagée   60 minutes

 

Avant toute chose, c’est la volonté de mettre en scène la parole insurgée et dérangeante du fondateur de l’Internationale situationniste et auteur de la Société du spectacle, parole en tout point pertinente aujourd’hui. Il y a urgence a connaître ou a ré-entendre, la virulence et le radicalisme de la pensée de Guy Debord qui résonne incroyablement avec notre contexte économique, social et politique actuel.

Ce choix qui nous ramène aussi, évidemment, à l’utilité du théâtre dans notre société. Comment ne pas penser aux interrogations de Peter Brook dans l’Espace vide : « Pourquoi le théâtre ? Dans quel but ? Le théâtre est-il un anachronisme, une survivance bizarre qui reste debout comme un vieux monument, une habitude surannée ? […] Le théâtre occupe-t-il une place réelle dans nos vies ? ». Eh bien à toutes ces questions, Transapparence veut être aussi une proposition de réponse.

 

 

“Avec Debord, nous comprenons que ce n’est absolument pas un hasard si le régime nazi fut le premier à diffuser à longueur de journées

de la musique gratuitement dans les rues des grandes villes allemandes :

il fallait que le bruit de la radio d’Etat sépare les individus entre eux, et les condamne à une solitude silencieuse.”

Pierre Ulysse Baranque explique comment la société marchande a confisqué le dialogue direct par le biais du spectacle.

A propos de LA FORME…

 

« tu m’obliges a regarder l’insupportable, tu me punis, Tu me culpabilises, et je ne penses plus »; Cette réflexion sincère et amicale d’une spectatrice avertie, après « Zone de combat » suivie d’une longue discussion m’a interrogé sur la forme de mon théâtre et le souci de faire entendre ce discours si singulier.

 

Un rythme varié, projection d’images et multiplications des points de vues, passent d’un climat intimiste de définitions en solo à une euphorie collective, ou bien encore d’une interactivité avec le public à d’ angoissantes présences chuchotantes.

un spectacle engagé, s’affranchissant de tout militantisme indélicat. C’est un sursaut de conscience collective.

« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production

s’annonce comme une immense accumulation de spectacles.

Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation.«

Transapparence c’est une volonté de radiographier scéniquement notre société à la lumière des mots de Guy Debord. Transapparence, c’est, enfin et surtout, une proposition de réflexion sur notre pouvoir d’action et d’expression dans la société. Et, comme toute radiographie, cela commence par une définition, un réglage, une mise au diapason du sens de « société spectaculaire ».

Compagnie « Les écorches »

 

EXTRAIT DU TEXTE

 

Texte anonyme Internet « Insurrection »

« Sous quelque angle qu’on le prenne, le présent est sans issue.

Ce n’est pas la moindre de ses vertus.

À ceux qui voudraient absolument espérer, il dérobe tout appui.

Ceux qui prétendent détenir des solutions sont démentis dans l’heure.

C’est une chose entendue que tout ne peut aller que de mal en pis.

« Le futur n’a plus d’avenir » est la sagesse d’une époque qui en est arrivée, sous ses airs d’extrême normalité, au niveau de conscience des premiers punks. »

 

Mohamed Rouabhi « Vive le France »

RACAILLE1; « La haine «

RACAILLE 2 ;« La haine »

R1  « La haine c’est quoi »

R 2   « La haine c’est de l’amour qui a tourné »

R1  « L’amour c’est de la haine qui a caillé »

R 2   « C’est de l’amour fermenté »

R1  « C’est de l’amour qui est reste trop longtemps sans sortir »

R 2   « Trop longtemps «

R1 « sans voir le jour »

R 2  « Trop longtemps «

R1 « Sans respirer »

R2  « Trop longtemps «

R1 « Un trop long temps »

R 2  « Hé ouais Tu crois quoi tu crois que c’est quoi »

R1 « Tu crois qu’un petit, un petit comme moi il a assez vécu

pour fabriquer assez de poison pour tuer toute une nation ? »

R 2  « Tu crois quoi »

R1  « Tu crois qu’un petit, un petit comme moi il a assez de

culture pour apprendre a détester le pays dans lequel il est

né ? »

 

 

 

Communiqué de press du 22 février par les Black Bloc:

(…)Quand on l’envisage dans son entier, la destruction est toujours double : écarter un obstacle et faire de la place.

Dans la destruction, celle qui nous intéresse, il y a toujours quelque chose en train de naître.

Ce qui naît là n’a pas de place dans le monde, se fait de la place, mais n’en cherche aucune.

Un élan vital, irréductible, irrécupérable, n’attend qu’à faire irruption. Le 22 février à Nantes , c’est une telle poussée que nous avons ressentie.

Nous avons des frères que nous ne connaissons pas. Nous avons des frères que nous n’avons jamais vus que masqués.

C’est la chance et la grandeur de la ZAD (1) que, dans toutes les composantes du mouvement,

on y partage une même détermination : pas question de lâcher, pas de négociation possible, on ira jusqu’au bout.

Ensuite, il faut l’avouer, ça se complique un peu. (…)

 

 

 

 

Quand on a que l’amour
A s’offrir en partage
Autour du grand voyage
Qu’est notre grand amour
Quand on a que l’amour
Mon amour toi et moi
Pour qu’éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour
Quand on a que l’amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d’y croire toujours
Quand on a que l’amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs

Quand on a que l’amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
Quand on a que l’amour
Pour habiller matin

Pauvres et malandrins
De manteaux de velours
Quand on a que l’amour
A s’offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour
Quand on a que l’amour
A offrir à ceux là
Dont l’unique combat
Est de chercher le jour

Quand on a que l’amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour
Quand on a que l’amour
Pour parler aux canons
Et rien qu’une chanson
Pour convaincre un tambour
Alors sans avoir rien
Que la force d’aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis le monde entier

JACQUES BREL

 

 

 

jean claude guillebaud

« On ironise donc à qui mieux mieux sur ces fameux Bisounours pour bien montrer qu’on est, soi-même, soucieux de sérieux et de réalisme. On est quelqu’un à qui on ne la fait pas. Ah, mais ! Je ne crois plus au Père Noël, moi, Môssieur ! Le monde véritable, ajoute-t-on, n’a rien de la douceur des peluches. Il est cruel et sans merci. Il faut s’y avancer les poings en avant. »

 

 

“Si vous ne trouvez plus rien cherchez autre chose.”

Brigitte Fontaine

 

 

ANNEXE sur L’Internationale situationniste

 

Issue d’une jonction entre les lettristes les plus virulents et des membres du groupe Bauhaus Imaginiste de Asger Jorn, l’Internationale situationniste est créée le 27 juillet 1957 à Cosio d’Arroscia12 en Italie. Après une brève période consacrée exclusivement à la recherche pratique du dépassement de l’art, les situationnistes s’emploient à refonder une théorie révolutionnaire du monde moderne. Ils critiquent à la fois la société spectaculaire-marchande à l’ouest et le capitalisme d’État à l’est. Proche quelque temps de Socialisme ou barbarie, groupe auquel participe Debord en 1960-61, et du philosophe marxiste Henri Lefebvre, ils deviennent nettement plus critiques et leur action ne cesse pas de s’intensifier au cours des années 1960, (quoique leur nombre dépasse rarement la douzaine). Ils prônent l’instauration de conseils ouvriers et jouent un rôle clef dans la révolte de Mai 68 en participant aux combats et en s’associant aux Enragés pour occuper la Sorbonne et répandre le mouvement de grève dans les usines dans la journée décisive du 15 mai 1968106. Après ce succès (10 millions de grévistes “sauvages” dans toute la France), mais vite brisé par l’incapacité des éléments les plus radicaux à influer plus avant sur le mouvement ouvrier bien encadré, après un léger flottement, par ses syndicats attachés, quant à eux et comme toujours, à sauvegarder l’essentiel du régime en place (accords de Grenelle, dissolution des groupes d’extrême gauche), les situationnistes se réfugient en Belgique d’où ils donnent le texte Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations. Debord refusa de prendre un rôle de chef et prit soin de mettre fin à l’IS au moment ou elle se trouvait envahie de “révolutionnaires” passifs et idéalistes qu’il nomma ironiquement les “pro-situ”. Il en profita pour expliquer très clairement la nécessité impérieuse de ce sabordage dans un texte capital pour comprendre les particularités des situationnistes : La Véritable scission dans l’Internationale Situationniste, édité en avril 1972.

 

 

« Situation paradoxale que celle de Guy Debord, dans le panorama intellectuel français ; d’un côté, tout le monde le cite, fait référence à lui, jusqu’aux agents même du spectacle dont il aura été toute sa vie l’adversaire ; d’un autre côté, on ne peut qu’être frappé de l’étrange discrétion de la presse devant la parution en volume de l’ensemble de ses œuvres. »

Guy DEBORD, La société du spectacle,

 

«  L’aliénation du spectateur au profit de l’objet contemplé (qui est le résultat de sa propre activité inconsciente) s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir. L’extériorité du spectacle par rapport à l’homme agissant apparaît en ce que ses propres gestes ne sont plus à lui, mais à un autre qui les lui représente. C’est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout. »

 

Guy Scarpetta

 

 

 

 

"Le devoir de l'art est de fracasser les consciences" L. Calaferte