Into the little hill (2017)

Crédits

De Martin Crimp
Mise en scène : Julien Barbazin
Musique : Antoine Lenoble & Patrick Lory

avec Céline Morvan, Benjamin Mba, Antoine Lenoble, Patrik Lory , Jocelyne Lacaille, Joelle Douhaire, Carole Michelet, Thomas Lepage.

« Into the little hill » de Martin Crimp mise en scène Julien Barbazin. « Dans la ville la foule gronde : « Exterminez les rats. » Le Ministre sait fort bien que les rats ne font rien de mal, mais il sait aussi que sa réélection dépend de la foule. Il lui sacrifiera donc les rats. Un étrange inconnu, un musicien sans nez et sans oreilles, lui offre ses services contre de l’argent. Marché conclu. Les rats, ensorcelés par la musique du monstre, se précipitent dans le brasier qui borde le monde. Le Ministre est réélu, le musicien réclame son argent. » Le roi ne tenant pas son engagement, tous les enfants du royaume, l’enfant du roi y compris, en subissent les conséquences.

Pour la représentation de ce Conte-Opéra, Julien Barbazin (deux interprètes : Benjamin Mba et Céline Morvan, quatre comédiens amateurs, et deux musiciens électro-rock – guitares électriques situées de part et d’autre de l’avant-scène) choisit, dans un lieu (le gymnase du lycée), les ingrédients du conte (le conte : ça fait peur) et de la démesure. Le roi (Benjamin Mba) apparaît au lointain sur une tribune et en bon despote qu’il est, fait une allocution avec les moyens monumentaux de la surélévation et d’un micro. Immédiatement, la domination sur l’assemblée opère. Face à lui, par une entrée depuis les rangées du public, l’étranger (Céline Morvan) approche. Après sa traversée de l’aire de jeu en tissu parsemé de peluches d’enfants positionnés comme les lignes d’un bassin olympique, l’étranger donne sa réplique depuis un autre micro situé en contrebas du souverain. Entre les deux, le duel commence. En guise de ponctuations de son discours, le despote rock-star multiplie les plongées spectaculaires depuis le haut de son socle de tribun pour atterrir sur des matelas (de gymnastique) situés derrière son piédestal. Par intermittence, la mère et son enfant (les deux mêmes comédiens, têtes recouvertes de perruques) viennent, sous la lumière d’une lampe d’atelier située à la rampe, témoigner des horreurs perpétrées par le roi (l’extermination des rats). Lorsque tous les enfants du royaume sont exterminés, par la vengeance de l’inconnu, les figurants enroulent l’immense tissu par-dessus les rangs de peluches, ensevelies à jamais… L’étranger est victorieux. Par une ultime chute en arrière, le monarque meurt. Comme dans ses mises en scène précédentes, Julien Barbazin exécute un théâtre de monstration lyrique et d’image(ri)es efficaces…”

« La nuit des Sept Sept », collectif 7’ (2017)

"Le devoir de l'art est de fracasser les consciences" L. Calaferte