Festival de Caves 2022

Du 17 mai au 26 juin à Dijon & Côte d’Or

 

Cette année encore et enfin dans des conditions habituelles, la compagnie les écorchés est heureuse d’organiser la venue du Festival de Caves à Dijon et Côte d’Or et de vous convier de vos caves !

 

 

« Quand de graves événements se déroulent, on se questionne toujours sur le fait de se trouver sur scène, si le plus urgent à faire est de convoquer des gens à venir voir des spectacles.

Mais en fait, cette cérémonie qui fabrique quelque chose d’invisible pour le rendre perceptible à tous, en même temps, cette incantation à la poésie qui fait de nous des humains, est primordiale et liée à notre condition d’êtres amoureux de la vie. La scène est sûrement l’endroit où je dois être »

Camille Decourtye

Principes de fonctionnement

Les lieux sont tenus secrets jusqu’au soir de la représentation et vous seront communiqués lors de la réservation.
Nous vous y accueillerons 30 minutes avant le début du spectacle.
Le nombre de spectateurs est limité à 19 (réservation indispensable).
Tous les spectacles sont à 20h.

Réservation indispensable !

En ligne sur le site www.festivaldecaves.fr
ou par mail: contact@festivaldecaves.fr ,
ou au 06 18 32 53 77 de 13h30 à 19h.

 

Calendrier pour Dijon et Côte d’Or

Les 17/18/19/20 mai à Dijon  : 7 secondes (In Gog We Trust)
Le 26 mai à Dijon : papa, maman, Pierre et Sophie
Le 27 mai à Flavigny-sur-Ozerain : papa, maman, Pierre et Sophie
Le 28 mai à Dijon : Oublie-moi.
Le 29 mai à Flavigny-sur-Ozerain : Oublie-moi.
Le 30 mai à Lux : Oublie-moi.
Le 01 juin à Dijon : Télémaque -En quête du fils –
Le 02 juin à Villy-en-Auxois : Les Tigres
Le 06 juin à Lux : 7 secondes (In Gog We Trust)
Le 20 juin à Pernand-Vergelesses : 7 secondes (In Gog We Trust)
Le 25 juin à Sainte-Colombe-en-Auxois : Oublie-moi.
Le 26 juin à Sainte-Colombe-en-Auxois : Die Welt ist schön

LES SPECTACLES

Tous les détails sur les spectacles et autres dates partout en France sur le site du Festival de Caves

SEPT SECONDES (IN GOD WE TRUST)

17, 18, 19, 20 mai à Dijon / 06 juin à Lux / 20 juin à Pernand-Vergelesses

Texte de Falk Richter / Trad. Anne Monfort (© L’Arche éditeur, 2016)
Mise en scène de Julien Barbazin
Avec Julien Jobert
Lumières de Douzenel
Créa Son d’Antoine Lenoble
En coproduction avec la Cie Les Écorchés

Sept secondes – In God we trust raconte l’absurde quotidien d’ un bombardier américain et la banalité du mal. Ce bombardier largue des bombes comme un adolescent passant ses journées devant sa console de jeux vidéo. Au même moment, dans le fond des États-Unis, sa famille, fière de leur père, leur héros, prépare un pique-nique et s’empiffre de donuts. Leur héros croit en la mission civilisatrice de la guerre et remercie Dieu chaque jour  de combattre du bon côté.

OUBLIE-MOI.

28 mai à Dijon /  29 mai à Flavigny-sur-Ozerain / 30 mai à lux / 25 Juin à Saint-Colombe-en-Auxois

Texte et mise en scène de Parelle Gervasoni
Avec René Turquois
Costumes de Louise Yribarren
En coproduction  avec la Cie Pistë

Oublie-moi. déambule parmi les chemins sinueux de nos illusions. Celles qui nous portent, comme celles qui nous perdent. Perdre le fil de l’histoire, ne plus savoir ce qui est vrai – car tout l’est si l’on y croit : tel est le labyrinthe dans lequel se trouve cet homme en quête d’une femme disparue. Sa femme, perdue dans un silence insoutenable… Mais quelque chose a raturé son cerveau et l’empêche de se souvenir.  Ce seul en scène s’inspire  librement du mythe d’Orphée et Eurydice pour interroger le  regard et les eaux troubles de l’oubli avec tendresse et humour.

LES TIGRES

02 juin à Villy-en-Auxois

Texte et mise en scène de Lionel Armand
Avec Anne-Laure Sanchez et Thomas Champeau
Costumes de Louise Yribarren
Son de Grégory Herail
En coproduction avec la Cie Les Désaxés Théâtre

1913. La nouvelliste Katherine Mansfield rencontre John Middleton Murry, directeur d’une petite revue littéraire londonienne. Le jeune couple, guidé par sa passion dévorante pour la littérature, s’engage dans une vie parsemée de voyages et d’errances. Ils deviennent rapidement des figures incontournables du microcosme artistique londonien. Mais la jeune femme contracte bientôt une maladie infectieuse qui l’entraîne en convalescence loin de Murry, démuni face  à la situation. C’est, poussée par l’incertitude du temps qui lui  reste à vivre, que l’écrivaine rassemble toutes ses forces pour  écrire une grande partie de ses poèmes et nouvelles, dont  le recueil The garden party. Ses correspondances et son journal  témoignent d’une intense et profonde relation amoureuse  et de la course effrénée à l’accomplissement d’une œuvre .  Dans une mise en abyme de la vie de l’une des plus grandes  autrices néo-zélandaises, Lionel Armand interroge le désir  de transmettre et la nécessité de laisser une trace de notre existence.

PAPA, MAMAN, PIERRE ET SOPHIE

26 mai à Dijon / 27 mai à Flavigny-sur-Ozerain

Conte cruel pour adultes
Texte, jeu et mise en scène de Bérénice Hagmeyer
Costumes de Louise Yribarren

Papa aime prendre la route, Maman a une santé fragile, Sophie enchaîne les bêtises et Pierre est un garçon très sage, toujours absorbé dans les livres. Les relations sont sexualisées, et on peut qualifier le climat d’incestuel. Par une chaude journée d’été, d’une course avec l’horizon, d’une poupée de cire qui fond à une tragique sortie de route, cette « famille exemplaire clame avec rage que tout fait mal, tout le temps, et qu’à cela comme à tout, on s’accoutume ». Ou pas.

Une pièce inspirée par les romans de la Comtesse de Ségur (1858) et l’histoire de Pierre Rivière, paysan matricide (1835).

TÉLÉMAQUE – EN QUÊTE  DU FILS –

01 juin à Dijon

Texte et mise en scène de Céline Cohen
Avec Régis Goudot
Création sonore et musicale de Mathieu Hornain et Wilfried Tisseyre
Costumes de Louise Yribarren
En coproduction avec la Cie Voraces

Un homme, seul, hanté par des voix imprécises, mène une enquête obsessionnelle. Il collecte des traces, sonores ou mnésiques, plus ou moins documentées, mais disséquées et répertoriées avec soin… pour recomposer quoi ? Le puzzle de son passé ? Un récit fondateur ? Sa propre identité ? Sait-il seulement ce qu’il cherche avec une telle ferveur ? Il cherche. La quête du fils – ou du père – qu’il a, a eu, aurait, est, était,  serait, l’empêche d’aller vers la seule chose qu’il vise pourtant : un avenir lumineux, campé sur des racines solides. La base est incertaine… tout flanche. Mais il poursuit, tenace, incapable de renoncer au besoin de comprendre, à la soif de savoir, au plaisir minutieux de collecter d’infimes détails qui, c’est certain, composent sa vérité profonde.

DIE WELT IST  SCHÖN

26 Juin : Sainte-Colombe-en-Auxois

Texte et mise en scène de Paul Benrahho
Avec Thomas Champeau
Costumes de Louise Yribarren
En coproduction  avec la Cie Putsch

Helmut Newton erre dans les beaux quartiers de Paris, Monte-Carlo ou Los Angeles, à la manière d’un touriste armé d’une super-caméra. D’un touriste, il n’a que l’allure, ses photographies sont réputées ultra sophistiquées ; du décor au choix du mannequin, rien n’est laissé au hasard. Son attitude goguenarde masque son caractère obsessionnel pour les belles femmes, le luxe et le sexe. Il a le mode opératoire d’un criminel consciencieux ayant une connaissance solide du terrain. Tout ceci est la narration sous-jacente d’un film documentaire consacré à Helmut Newton. Au cœur d’un dispositif d’écoute,  l’Oreille prend en filature les personnages du documentaire. Les  faisant témoigner par sa bouche, il apprend leur langage, se fond  dans cet univers d’apparences, de séduction et de sensualité.


Avec l’aide de la ville de Dijon pour la Cie les écorchés

La nuit juste avant les forêts

la nuit...

FESTIVAL DE CAVES / CREATION

La nuit juste avant les forêts

Texte de Bernard-Marie Koltes 

Mise en scène / Julien Barbazin
Scénographie & Lumière / Douzenel
Son / Antoine Lenoble
Collaboration / Jean Marie Carrel
Avec Julien Jobert

À Besançon les 3, 5, 6 et 24 Juin / Marnay : 4 juin / Amiens : 7 juin / Auxerre : 9 juin / Dole : 11 juin / Fontain : 12 juin / Poligny : 13 juin / Mouthier-Haute-Pierre :14 juin / Lux : 15 juin / Villy en Auxois : 16 juin / Dijon : 18,19,20 juin / Sainte Colombe : 22 juin / Malbuisson : 25 juin

28 Juillet Festival de la Cabrerisse

Durée 50 minutes

Co-production Cie les Ecorches / Festival de caves
Co-réalisation « La librairie la fleur qui pousse à l’intérieur »

« La Nuit, c’est comme un solo de Charlie Parker : à la fois très construit, très savant, et tenant de l’oiseau, du mystère de chanter dans la nuit. Un blues qui ouvre tout et qui garde ses secrets. »

Yves Ferry

Le jeune homme que fait parler Koltès, jeune frère de Rimbaud et de Genet, tente de retenir, en usant de tous les mots dont il dispose, un inconnu qu’il a abordé dans la rue un soir où il était seul, seul à en mourir. Il parle, il parle aussi frénétiquement qu’il ferait l’amour, il crie son univers : ces banlieues où l’on traîne sans travailler et où pourtant l’usine guette, ces rues où l’on cherche un être ou une chambre pour une nuit, ou un fragment de nuit, où l’on se cogne à des loubards partant à la chasse aux ratons, aux pédés, un univers nocturne où il est l’étranger, l’orphelin, et qu’il fuit en se cognant partout dans sa difficulté d’être et sa fureur de vivre.

La nuit juste avant les forêts est cette dernière parole juste avant la solitude et la mort.

 

Correspondances…

 

Il est intéressant de lire ce que répond Koltès dans deux lettres à sa mère qui lui avait avoué ne pas avoir tout compris de la pièce La Nuit…:

 

Ma petite maman chérie,

Je suis content, par-dessus tout, de ta réaction, du fait que tu ne juges pas de manière catégorique ― comme ne manqueront pas de le faire tous ceux qui ne comprendront pas―, et que simplement, tu constates qu’il s’agit de quelque chose qui t’échappe;

Il ne faut pas s’attarder ni regretter le fait que je vis, que je connais et m’intéresse à un monde qui t’est étranger : l’important, c’est que je sente que tu es la personne la plus proche de moi, au-delà de ça. Il y a des gens qui connaissent ce dont je parle, et avec lesquels, pourtant, je ne peux parler de rien[…]. Pour ma part, je suis sûr qu’il s’agit là, précisément, du sujet le plus élevé dont on puisse parler : la solitude affective, la difficulté de parler, toutes les oppressions enfin qui ferment la bouche

(…)

Pour en revenir à mon personnage, la question est de savoir s’il a d’autres moyens que celui-là d’avoir un rapport d’amour avec les autres; pendant toute la durée du texte précisément il explique pourquoi tous les autres moyens lui ont été ôtés; il y a un degré de misère où le langage ne sert plus à rien, où la faculté de s’expliquer par les mots n’existe plus.Or, (crois-moi sur parole!) il y a parfois un degré de connaissance, de tendresse, d’amour, de compréhension, de solidarité, etc. qui est atteint en une nuit, entre deux inconnus, supérieur à celui que parfois deux êtres en une vie ne peuvent atteindre;ce mystère-là mérite bien qu’on ne méprise aucun moyen d’expression dont on est témoin, mais que l’on passe au contraire son temps à tenter de les comprendre tous, pour ne pas risquer de à côté de choses essentielles.[…] Si tu pouvais, quand tu verras la pièce, comprendre le personnage, et le mesurer à sa vraie taille sans te laisser avoir par la « vulgarité » du propos, j’en serais tellement content! Je t’embrasse bien fort.

(Lettres, Bernard-Marie Koltès, septembre 1977)

"Le devoir de l'art est de fracasser les consciences" L. Calaferte